• L'historiographie maçonnique

    Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'histoire de la franc-maçonnerie fut exclue du champ de l'histoire universitaire classique[12]. Elle s'est longtemps heurtée, notamment en France, au fait qu'elle était un enjeu de pouvoir entre les adversaires et les partisans de la franc-maçonnerie. Ces deux camps opposés parvenaient parfois, bien qu'avec des objectifs opposés, à des conclusions identiques mais erronées. On en trouve un bon exemple à la fin du XIXe siècle dans la légende alors communément admise selon laquelle la franc-maçonnerie aurait organisé en sous-main la Révolution française[13].

    Depuis, l'<a-redirect href="http://www.kazeo.com/wiki/Histoire_de_l%27histoire" title="Histoire de l'histoire"></a-redirect><a-redirect></a-redirect>historiographie maçonnique a pu se développer et donner naissance à une discipline autonome, la maçonnologie[12], consacrée à une étude élargie de l'univers culturel et intellectuel très varié que constitue la franc-maçonnerie. Cette recherche est confrontée à la masse imposante de la production interne, principalement composée de travaux personnels qui sont révélateurs de l'imaginaire et de la variété des conceptions individuelles des francs-maçons mais qui font rarement preuve d'une grande rigueur épistémologique[13]. Elle est parfois également compliquée par des luttes d'influences entre obédiences et conceptions divergentes.

    Ainsi, en ce qui concerne l'étymologie même des mots français « franc-maçon » et « franc-maçonnerie », des auteurs anciens, tels qu'Oswald Wirth, ont pu accréditer à leur époque l'idée d'une origine française, indépendante de l'origine britannique et liée à l'existence de franchises pour les maçons du Moyen Âge. Or si de telles franchises ont bien existé, l'usage de l'expression « franc-maçon » n'est pas pour autant attesté avant les années 1730 où il apparaît par traduction de l'anglais, notamment dans le discours de Ramsay imprimé en 1737, qui écrit en français dans le même texte « Francs-Maçons », « Francsmaçons », et « l'Ordre des Free-Maçons ».

    La franc-maçonnerie offre à l'historien de nombreux documents (manuscrits, diplômes, gravures, caricatures, articles de journaux, imprimés). Elle a produit également un grand nombre d'objets rituels (tabliers maçonniques, tableaux de loge, vaisselle, médailles commémoratives, etc.), mais également de la vie courante (montres, pipes, tabatières, sujets en faïence) exposés au public dans plusieurs musées ou expositions permanentes[12].


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